Iliane Iliane


UN DECES INCOMPREHENSIBLE
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LE DOULOUREUX PROCES D’ILIANE

jeudi 18 septembre 2008, par stephane


Il a fallu attendre 2 ans et 8 mois, tous ces mois d’attente pour qu’un procès ait lieu.

Dans notre malheur nous avons trouvé au coeur de notre justice française, des êtres humains, professionnels, consciencieux et appliqués dans le but de toujours rendre une justice digne de notre pays. De rendre justice à des parents pleurant encore et toujours leur enfant chéri, car la disparition de son enfant est une douleur définitive, suffocante et indicible.

Ce jour du 8 janvier 2009, jour du procès représentait pour nous l’aboutissement d’un long et douloureux parcours, notre bataille n’a pas été vaine, nous étions arrivés à ce que nous espérions, un procès.

Mais voir le docteur RHAMI au Tribunal nous a fait chavirer. Le voir nous a fait faire un bond dans le passé. Entourés par notre famille, nos amis et notre avocat, nous sommes vite entrés dans la salle d’audience.

Au vu de la gravité et l’enjeu du dossier, les magistrats n’ont instruit que notre affaire. Par ce geste ils nous ont signifié toute l’importance qu’avait pour eux le dossier d’Iliane.

Nous sommes anxieux, nous avons peur, fatigués mais toujours résolus à aller jusqu’au bout de notre démarche.

Des discussions s’engagent entre avocats et juges pour savoir si le procès doit se tenir à huis clos à la demande du docteur RHAMI, ce que nous ne souhaitons pas. Pas pour nous faire de la publicité mais un procès comme le nôtre concerne tout parent, toute mère, tout père, tout médecin ou chirurgien, ce procès devait et doit faire écho aux craintes de chacun d’entre nous et non pas être caché ou noyé dans la masse. Malheureusement le Tribunal en a décidé autrement, le procès se fera bien à huis clos. Première déception, il a encore eu gain de cause.

Le Tribunal composé de 3 magistrats nous a semblé connaître parfaitement le dossier d’Iliane et ce n’est pas qu’une impression. Il faut dire que notre avocat a fait un travail remarquable, consciencieux et sérieux, un travail de fond où le doute ne pouvait planer. Dans le dossier d’Iliane il n’y a que des faits et les certitudes qui en découlent.

Mr RAHMI est appelé à la barre et pendant 3 heures, il est questionné, on lui demande des explications précises sur les gestes effectués lors de cette tragique journée, comment s’est précisément déroulée l’opération, ce qu’il a fait pour sauver Iliane, ce qu’il n’a pas fait......

La justice lui a demandé de s’expliquer, de donner sa version des faits, de dire enfin ce qu’il s’est passé, de nous dire pourquoi notre petit garçon est décédé.

Pourquoi tant de retard pour prendre en charge Iliane avant que ne survienne l’irréversible, le drame... à toutes ses questions, très peu de réponses ou alors des réponses si confuses qu’elles en devenaient incompréhensibles.

Le docteur RHAMI est resté tel que nous l’avions connu lors de cette triste journée à la clinique, même devant un Tribunal, même devant des parents désenfantés, même devant cette cour, il a dit et a répété qu’il avait tout fait pour sauver Iliane.

Nous nous sommes retrouvés devant lui, devant ses certitudes, devant cet homme incapable d’affronter LA vérité qui découlait des faits qui lui étaient reprochés. Alors, au moment de prendre la parole, nous avons tout simplement exprimé notre souffrance et le fardeau qui étaient notre quotidien, ce manque indescriptible qu’est l’absence de son enfant.

Nous sommes sortis du tribunal anéantis, vidés, le fait de revivre encore une fois notre tragédie, de raviver cette terrible journée n’a fait que nous terrasser un peu plus que d’ordinaire.

Pendant 1 mois nous avons attendu le délibéré et comme vous pouvez l’imaginer, cette période a été un calvaire pour nous quatre, une tension était palpable à la maison. Quand le jour est arrivé, le 12 février, nous nous sommes rendus au Tribunal où nous attendaient notre avocat et notre famille ainsi que certains de nos amis pour entendre le délibéré, qui cette fois était public.

Le juge a appelé Monsieur RAHMI à la barre, ainsi que nous-mêmes. A l’énoncé du délibéré, nous nous sommes écroulés en larmes car nous entendions enfin les mots que nous n’espérions plus, des mots qui ont mis du baume dans notre coeur, des mots qui diminueront notre douleur sans jamais la faire disparaître car cette douleur on ne peut l’exprimer ni la partager, c’est un désespoire infini.

Monsieur RAHMI a été condamné à 1 an de prison avec sursis et a une interdiction, à vie, d’exercer la pratique de la chirurgie ORL.

Nous n’avons pas mené ce combat pour nous faire indemniser. On n’attend pas d’indemnisation quand on nous tue notre enfant, il faut s’insurger contre tout laxisme et faire avancer les choses, un médecin qui a mal fait son travail doit être condamné. Et puis un enfant, ça n’a pas de prix.

Ce médecin a manqué à son devoir, il a trahi notre confiance. Les sanctions seront toujours insuffisantes face au drame qui s’est abattu sur notre vie. Le froid a envahit nos corps et ne nous quitte plus, il faut de la force pour ne pas perdre la raison.

4 années passées avec Iliane furent quatre années formidables. Sa vie n’a duré que le temps d’un éclair mais quelle intensité et quels souvenirs fabuleux gravés dans nos mémoires.

Iliane, petit bonhomme, tu nous a donné tout ton amour, ce cadeau d’une valeur inestimable est à tout jamais ancré dans nos coeurs.

Tu nous manques énormément et nous t’aimerons toute la vie.

Nous t’avons promis que ton départ ne deviendrait jamais vain, et nous avons tenu parole, nous avons su garder foi en la justice et nous avons eu raison.

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1 Message

  • LE DOULOUREUX PROCES D’ILIANE

    26 avril 2014 13:55, par PATRICK BLASCO
    Bonjour, Tout d’abord toutes mes condoléances et sachez que je compatis pour cette douloureuse épreuve que vous vivez... Je me permets de vous écrire car j’ai une question à vous poser : Je m’appelle PATRICK BLASCO et je sais que nous nous connaissons depuis 30 ans au moins...Je connais Karéma (ma femme, Nathalie travaille à la maison Rousseau) ainsi que Mansour et Mohamed. Nous allions souvent au Flunch à la galerie Auchan il y a 30 ans de ça ! mais je m’égare, voici ma question : J’ai accompagné un monsieur de 90 ans, Mr CAIN (je suis Assistant de Vie) chez le Dr RAHMI hier pour des soins ORL. Dans votre chapitre sur le procès, vous dites qu’il est interdit à vie d’exercice de la chirurgie ORL. Mais a-t-il le droit d’ausculter et de continuer son métier d’ORL ??? De plus, il a été très désagréable avec moi et nous nous sommes disputés. Arrivé avec 45 minutes de retard, il m’a juste affirmé pour se disculper qu’il faisait ce qu’il voulait, qu’il était chez lui et qu’il avait bossé dur pour en arriver là ! Le ton est monté et nous nous sommes invectivés avec force...Je suis désolé de vous importuner avec cette histoire mais je souhaitais savoir s’il avait le droit d’avoir toujours sa plaque avec mentionné "chirurgie ORL" ??? Voilà, si vous avez une réponse à me donner j’apprécierais. Je vous souhaite bon courage et peut-être à bientôt. Bien cordialement, Patrick BLASCO

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